OBLIGATIONS POUR LES PRATICIENS DE SANTE EN CAS DE MALTRAITANCE PSYCHOLOGIQUE DE L ENFANT PENDANT LES DIVORCES CONFLICTUELS OU ALIENATION PARENTALE

Lors divorces conflictuels, certains couples entrent dans une spirale qu’ils ne maitrisent plus, et dans laquelle ils emmènent leurs enfants. Tous finiront brisés par le conflit et par ses conséquences dommageables.

A l’heure actuelle la seule manière de divorcer est de passer devant un juge aux affaires familiales avec une étape en amont chez un ou deux avocats. Il n’y a aucune préparation, ni aucun soutien à cette épreuve qu’est le divorce. Certains la comparent à un décès : ceux qui se séparent ne doivent-ils pas faire le deuil de tous leurs projets de vies ? D’autres à une guerre qui n’en finit jamais. Tous doivent rester des parents responsables.

Divorcer est l’espoir d’un couple en guerre de conjugalité d’en finir en paix en signant un traité devant un juge. Mais notre système judiciaire n’est pas conçu pour régler ce type de conflit. Par habitude il cherche une victime et un coupable. Juges, avocats et parents vont ainsi alimenter le conflit conjugal, qui devait dans l’espoir de tous être diminué dès son commencement.

Dans une famille qui se déchire sévèrement nous faisons dans un tribunal un gagnant et un perdant, et maintenons une relation dominant/dominé en l’inversant ou la renforçant.

Ainsi le divorce dans sa pratique actuelle maintient voir renforce les conflits les plus violents, en maintenant les déséquilibres qui y conduisent : financiers, affectifs, sociaux… Manque de temps pour l’écoute des juges, manque d’étique pour certains avocats qui voient dans le divorce une vache à lait : tout concours à l’embrasement.

 

Une fois ces bases posées nous pouvons nous intéresser aux personnes les plus importantes de ces conflits sanglants : les enfants.

Voilà déjà quelques mois ou quelques années que leurs parents se font une guerre ouverte ou larvée, et ils les font souffrir de cette mésentente qui les lie. Les deux personnes qui devraient être les plus unis au monde pour leur plus grand bien, doivent se séparer pour vivre en paix. C’est déjà difficile pour un enfant, mais cela va être pire encore, en cas de conflit long.

Leurs deux parents qu’ils aiment plus que tout et qui sont déjà dans un conflit profond et à son paroxysme (ils divorcent) vont achever de mettre à mal tout espoir de paix en allant au tribunal !

C’est à ce stade que vient se mêler à la partie la pathologie d’un des parents. Elle a pu déjà s’exprimer pendant la vie de couple, ce n’est pas une constante, sous la forme d’un harcèlement moral conjugal. Dans un désir de vengeance issue de l’exacerbation de la colère de son travail de deuil, ce parent malade va dénigrer l’autre et chercher par tous les moyens à lui nuire.

Le parent en trop grande souffrance de ce qui se passe, laisse se réveiller en lui ses propres souffrances infantiles ; il va commencer à mettre en place la maltraitance psychologique. Celle-ci consiste en la coupure du lien parent enfant moralement sacré. Pour ce faire le parent utilise l’enfant (seul moyen restant pour atteindre l’autre) comme outil de sa vengeance. La maltraitance va jusqu’à la manipulation mentale, qui fera de l’enfant le prolongement de son action contre l’autre. Qui pourra soupçonner qu’un enfant refuse de voir un des ses parents sans cause valable ? Bien souvent le parent a commencé la maltraitance pendant la phase de conflit,  longtemps avant la séparation : dénigrement systématique de l’autre parent et de sa famille ainsi que de tout ce qui peut s’y rapporter, lavage de cerveau, création de nouveaux souvenirs et effacement des véritables, conditionnement, mensonges, menaces, suggestion à doubles contraintes, clivage, tout y passe. L’objectif du parent malade est de détruire physiquement son ancien compagnon à défaut de le faire symboliquement, et pour y parvenir il utilise l’enfant comme une arme.

L’enfant subit un traitement psychique utilisé dans les sectes pour leur recrutement : celui des faux souvenirs induits. Cela s’appelle l’aliénation parentale.

 

Le nom vieux de 25 ans de cette maltraitance, vient du travail d’un professeur de psychiatrie américain : le docteur Gardner. Cette terminologie commence à faire un consensus, et est aujourd’hui reconnue par les tribunaux européens, par l’école de la magistrature, par certain tribunaux Français aux affaires familiales, et aussi par la Défenseur des enfants Madame Dominique Versini dans son dernier rapport remis au gouvernement sur les divorces conflictuels du 20.11.2008. Nous pouvons aussi trouver une thèse de doctorat en médecine sur le sujet à la faculté de Lyon en date du 22.08.2008.

 

En psychopathologie le parent « aliénant » est un narcissique pervers manipulateur. Son travail de manipulation sur l’enfant pour en faire un ‘enfant soldat’ tueur du parent « aliéné » est défini comme étant une emprise psychique.

Les conséquences sur l’enfant sont multiples : pathologie de l’identité, clivage, schizophrénie, difficultés sociales par manque d’intégration des règles et de la morale : délinquance, violence(le parent aliénant montrant l’exemple par transgression ouverte de la loi), anorexie boulimie, addiction, suicide… Chez l’adulte nous pouvons déjà trouver dans les consultations « d’aide psychologique » des anciennes victimes de cette maltraitance qui présentent des symptômes directement liés aux conséquences du divorce conflictuel de leurs parents.

Les mécanismes de mise en place de cette maltraitance devant un tribunal sont nombreux : cela va de la non-représentation d’enfant, aux fausses allégations en passant par le sacro saint signalement mensonger d’abus sexuel, hantise des médecins utilisés à cette fin avec des certificats de « complaisance » par ignorance de la manipulation.

Les statistiques montrent qu’un enfant sur deux ne voit plus son papa deux ans après le divorce de ses parents ; combien sont dans l’aliénation parentale sans le savoir.

 

La prévention de la plupart des cas est possible par une coopération de tous les intervenants du divorce dans un travail collectif de non alimentation du conflit conjugal et d’aide à sa résolution par la médiation. Juges, avocats, experts en psychologie, médecins, travailleurs sociaux se doivent d’être plus informés et d’être formés à cette nouvelle approche (certains le sont déjà) et faire le pas de la coopération dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

La convention des droits de l’enfant, ainsi que le rapport sur les divorces conflictuels de madame Dominique Versini Défenseur des Enfants devrait et devra servir de base à cette prévention et la médiation familiale comme préalable à toute séparation avec enfants au passage devant le juge. L’outil qu’est la convention de divorce devra être établi sur la base du travail de la médiation familiale soit un traité de paix qui contiendra le Projet Parental d’Eduction. Le GEMME (Groupement Européen des Magistrats pour la Médiation) travail activement sur le sujet depuis quelques années déjà.

Les intervenants médicaux ont l’obligation légale de signaler les maltraitances sous toutes ses formes : psychique comme physique. Par habitude la maltraitance physique bien visible et très médiatisée semble être seule sujette à obligation de signalement, mais la maltraitance psychologique elle aussi est condamnable, et condamnée. En présence d’un enfant qui ne voit pas un de ses deux parents ils doivent être à même de faire un diagnostique, même succin, et de signaler les observations au procureur ou personnes responsables. Quand un praticien de santé a en consultation un enfant dont les parents sont séparés, il se doit de tenir informé l’autre parent des soins réalisés.

Les intervenants de la santé mentale sont bien entendu les premiers contraints à ce devoir. Ce dernier contraint à remplir un dossier médical à double entrée parentale comme les établissements scolaires le font aujourd’hui. Les certificats de « complaisance » qui enveniment les conflits ne devraient pas exister et ne plus exister dans un avenir proche si la formation continue est de qualité, pour le plus grand bien des enfants.

 

 L’intérêt supérieur de l’enfant ne peut être préservé que par un Divorce dans la paix. Les tribunaux ne devraient plus être des champs de bataille de la famille, mais des lieux où se signent des traités de Paix protecteur de la famille comme cellule de base du lien social. Médiation familiale et résidence alternée adaptative seront les garants du développement psychique harmonieux des enfants qui leur permettra de GRANDIR en PAIX.

Les praticiens de santé se doivent de faire la prévention des souffrances des enfants lors de divorces. Information aux parents, prévention et signalement des comportements déviants sont indispensables, et obligatoires.

 

 

 

Gilles Van Der Putten responsable régional de l’

ASSOCIATION JUSTICE PARITE PARENTALE NORMANDIE

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